La seule femme présidente d` Haïti : Coup d`État raté contre le président provisoire Ertha Pascal Trouillot, Dr. Roger Lafontant s`était déclaré chef de l`État, victoire du candidat Aristide à la présidentielle de 1990.


En 1991, un évènement tout-à -fait imprévu et sans précédant bouleversait  Port-au-Prince et le pays tout entier. Au cours de la nuit précédente , il y eut une prise de pouvoir par coup d`État, après la victoire aux urnes du candidat Jean-Bertrand Aristide, élu président  de la République d`Haïti aux élections de l`année 1990. Avant l`installation de ce dernier dans ses fonctions, prévue au 7 février 1991, le Dr. Roger Lafontant avait réussi à  pénétrer le Palais National au cours de la nuit et s`était déclaré chef de l`État dans une proclamation au peuple haïtien, diffusée en direct sur les écrans de la Télévision Nationale d`Haïti à partir du bureau présidentiel. Mais, que s`était-il passé ?

Le Dr. Roger Lafontant fut l`un des candidats aux élections qui venaient de se tenir dans le pays. Mais sa candidature avait été  rejetée par le conseil Électoral  Provisoire. Par sa popularité, il était l`adversaire le plus sérieux  face au candidat charismatique du secteur dit démocratique que représentait le père Jean Bertrand Aristide, curé de l`église Saint Jean Bosco.

Se sentant frustré  pour avoir été indûment, selon lui, écarté du scrutin, Roger Lafontant avait donc décidé, après la proclamation des résultats donnant la victoire à Aristide, de prendre le pouvoir par un coup d`État avant l`installation de ce dernier. Une telle action ne saurait être entreprise sans la participation de militaires, en particulier, d`officiers et d`enrôlés  de la Garde Présidentielle à qui incombait la garde de Palais National. D`ailleurs, ce fut à bord d`un char du corps des Engins Lourds que le président provisoire, Mme Ertha Pascal Trouillot, a été récupérée chez elle et amenée au  Palais National. Là, il lui a été demandé de donner sa démission, ce qu`elle avait fait.

Voilà un autre coup d`État réussi, mais la situation fut inversée à l`aube, lorsque le haut-commandement de l`Armée avait réagi et fait échec à cette initiative osée du Dr. Lafontant. Des troupes lancées contre la Palais National s`étaient emparé de sa personne et des amis qui l`avaient accompagné, mettant une fin à cette dérive plus qu`inquiétante. Grâce  à cette action des dirigeants de l`institution militaire, le président élu  Jean-Bertrand  Aristide fut régulièrement installé  dans ses fonctions présidentielles, le 7 février 1991, comme prévu,

Tout indiquait alors que le haut-commandement de l`Armée avait décidé de ramener l`institution dans la ligne de sa mission constitutionelle, de porter ses membres à rompre avec cette pratique de s`immiscer dans la politique. D`ailleurs, le comportement des militaires lors des elections qui avaient proclamé la victoire du candidat Jean-Bertrand Aristide, laissait augurer cette attitude de neutralité qui devait être l`apanagne de l`institution militaire.

Hélas! Le président  Aristide, le jour mêmen de son installation, allait provoquer un retour en arrière en posant publiquement un acte purement politique et arbitraire contre les cardes supérieurs de l`institution militaire. en effet, le 7 février 1991, jour de son investiture, sur l`estrade dressée devant le Palais National en la circonstance, le président Aristide ordonna la mise à la retraite de la quasi totalité des officiers du haut-commandement militaire, des vétérans de trente-deux ( 32) années de service, sans considération aucune des performances que l`Armée venait d`accomplir sous leur leadership par le comportement examplaire de ses membres,à l`occasion  des dernières élections qui venaient de se tenir.

Cette mesure a , d`ailleurs, été  prise à un moment où le pays, en pleine crise de mutation de régime  politique, avait plus que jamais besoins dans l`Armée, de cadres mûris et expérimentés pour affronter les défis de la conjoncture. Ce fut une grave erreur.
 

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